samedi 22 novembre 2008

Un homme et une mer (suite)

Personne ne voit à quel point, assurément, la vérité peut être prenante. À en croire les gens les plus intelligents tous se perdent dans un labyrinthe de mots et de réflexions sans sens. J'aime à prendre exemple sur la mer, là depuis toujours devant nous, matrice d'un rêve, plus un fantasme qu'autre chose, qui nous saisit le cœur, nous rappelant le sens profond de nos vies. Nous naissons, nous vivons, en grandissant ou non, nous vieillissons, tous, et nous mourrons. Toutes ces choses sont différentes selon les personnes. Mais personne n'échappe aux pouvoirs du contrôle des mots. Le monde est un théâtre. Je n'invente rien alors inutile d'y revenir. Mais ce théâtre perd ses repères. J'aime à penser qu'il est là pour montrer ce que doit être le futur de l'art, de cette chose inutile mais indispensable. Alors quand je lis des choses à la mode, sans style, ou plutôt ayant un style mais totalement dénué d'âme, de vie, je m'énerve. Les jeux de mots à torts et à travers irritent la langue, la font passer simplement pour un exercice mathématique, un puzzle littéraire. La poésie ne doit pas un être un miroir des mots. La poésie doit être un révélateur des mots. Il est inutile de les montrer simplement pour les montrer, cela reviendrait à être des exhibitionnistes de la langue. On parle, on parle, pour ne rien dire, rien dire de valeur. 

Le murmure de la mer, qui s'en va grandissant, explose lors de la tempête, et les voluptes des nuages se dressent dans les cieux pour rejoignant un monde surréaliste mourir dans l'écume de la réalité. Ce mouvement invente des mots, se met à la portée d'une langue nouvelle et personnelle à chacun. Se démarquer des autres devient plus qu'une envie, c'est une nécessité qui tue à chaque fois plus encore celui qui la porte. Alors il convient d'y céder pour ne pas courir dans la fosse, se jeter dans la vague mode qui semble porter si facilement nos aspirations littéraires. 

Je vous parle ici au théâtre de ma vie, celle que j'expose sans pudeur mais de façon irréalisable pour moi. Mon flot de paroles ininterrompues sort de mon angoisse, pour se répandre devant vos yeux, à vos oreilles, c'est une marée d'algues écœurantes. Il est préférable de les oublier pour la majorité, mais c'est au risque d'y perdre la perle qui peut s'y cacher. Je ne joue pas. Personne ne joue. Le jeu n'existe pas quand la pensée s'empare des mots, quand dans son hérésie, l'auteur va à l'encontre de ses idées, des idées des personnes qu'il admire. Il devient une entité personnelle et nouvelle alors. Un style qui se creuse dans son propre sillon, et non dans celui de ses voisins. Il rame alors pour lui-même, il fait avancer sa propre barque dans cette océan inépuisable de l'art. Au comptoir du théâtre, il reprend des forces, mais va en donner par la même occasion. 

C'est alors la lune qui s'épaissit de nuages, voile le ciel d'un second drap de nuit, la vie nous échappe, et l'homme cherche à gagner sa licence d'humain certifié pour apprendre à se comprendre. La poésie est la demande écrite de cette licence. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut Ivan , je viens de passer un moment avec toi ! il y a des choses que je trouve difficiles mais je suis vraiment épatée ,j 'ai l 'impression qu 'il y a en toi tellement de choses qui se bouscules
et puis je partage aussi certain de tes ressentis ; je suis heureuse que tu te fasse plaisir par l 'ecriture
je t 'encourage bien sur !
bizes ......Mamie J