mardi 18 novembre 2008

Un homme et une mer (suite)

Hallucinant le pouvoir de la nuit sur les éléments. Un petit rien ne suffit pas à ébranler une gigantesque envie de ruiner cette folie. Je suis là, un poème à la main, surconsommation d'un désir d'évasion, un truc dans le genre, je ne sais pas. La pluie tombe du ciel, le ciel se recouvre de nuages épais, mais disparates, on se demande si ce ne sont pas les montagnes qui s'élèvent vers la chute des cieux. Une course, hallucinante, lancinante, d'avance perdante nous saisit. Oui tu l'as dit, il l'a dit, nous l'avons dit, quoique nous ayons fait, nous sommes nés pour penser. Mais beaucoup se refuse ce droit. Ils se contentent de lire, d'écouter, ce qu'on doit faire. Ils lisent des précis d'écriture, des traités sur la littérature et pensent savoir comment il faut faire. Ils ne savent en définitif qu'une chose: quelqu'un a pensé pour eux. Quelqu'un a pris une décision, tu dois faire ceci de cette manière, tu dois te lever le matin, sans savoir pourquoi et obéir à un chef en sachant pourquoi, alors que lui ne sait rien. Le raisonnement n'est pas celui d'un lâche, d'un peureux ou de quoique ce soit d'autre. Tristement, la mer meurt chaque jour aux marées descendantes, pendant que la lune se réveille. Elle parcourt le ciel, reflète dans l'eau sa joie de vivre, éclaire nos yeux d'une lumière que nous ignorons. Elle porte la mort du soleil, et la poésie se charge de la regarder. 

Certains diront que je me perds dans des divagations inutiles, mais chaque pensée émise par l'esprit de quelqu'un peut avoir son lot de valeurs. Une folie prend l'humain quand il se rend compte que quelque chose lui échappe. La poésie échappe aux humains. Les humains ne veulent donc pas la comprendre. Certains s'y essayent, rendant un peu moins malheureux ceux qui l'ont fait sortir de son monde d'obscurité. 

Toutes les histoires existent déjà quelque part, l'auteur n'est qu'un explorateur de ce monde, et porte ses découvertes à ses semblables. 

Écoutez, vous qui ne semblez pas faire bien attention à ce que je dis. Le théâtre a toujours été le lieu des révélations, d'un temps passé, d'un temps présent, mais aussi d'un temps à venir. Les auteurs parlent toujours de ce qu'ils voient, de ce qu'ils espèrent mais aussi de ce qu'ils redoutent. Donner la vie à un personnage n'est pas un acte innocent, sans valeur consciente. C'est l'exploration de son côté sombre, sa personnalité voilée et cachée qui effraie beaucoup trop de monde, et narcisse me pris, et narcisse me fit poète. 

Arrête, sérieux, tu te prends la tête avec peu d'importance. Mes maux ne sont pas irrationnels. Écoute le son de la vie, emporté par un je-ne-sais-quoi, qui me perturbe, qui partant au-delà d'un vide essentiel déchire en moi une sorte de volonté d'aller toujours plus loin. Je veux être maître de ce que je suis, de ce que je veux être, de mon art. Mes mots ne viennent pas au hasard, ils ne viennent pas sous contrôle, ni même sous une impulsion mystique. Ils sont là par la sensibilité trop usée, sur laquelle trop de gens ont marché et qui ne veut que la chaleur d'un amour vrai et sincère. 

J'explique comme cela l'émotion d'une nuit au dessus de la mer, caché dans la colère de ses vagues, qui déferlante sur moi tyrannisent mes ennemis.  

1 commentaire:

Anonyme a dit…

dis, t'as deja essayé de t'autoéditer et de faire des salons de livres en prennant un stand?