mercredi 3 décembre 2008

Un homme et une mer (suite)

Ceci n'est pas une logorrhée.

Quoique les apparences puissent laisser penser, par des mots ou une impression, durable, au sein du cœur et de l'âme. Les gens ne comprennent pas la réalité, ne se doutent pas de ce qui peut nous arriver. Quand le langage se pose en juge impartial se place ici et là regarde le monde qui l'entoure et tente de lui donner un sens, les mots naissent. Faiblir dans ce système c'est souffler sur la petite bougie que nous sommes. Je doute dans la vie, je ne doute pas au théâtre, dans ma poésie, avec mes mots. Je suis alors dans le réel, le seul qui a une valeur intéressante à mes yeux. Je me dis donc que le tintement de cloche n'est jamais le même, ou alors, il n'est pas celui qu'on espère. 

Quoique les apparences puissent nous montrer, la mer solide liquide paradoxe vivant s'attache et se lie à nous aspirer aussi simplement qu'un souffle, dans un sens continu de mots et de paroles mystérieuses, plus ou moins sonores, plus ou moins cohérentes. Je ne sais pas si j'écris pour le théâtre, ou sur le théâtre, ce qui m'est sûr, c'est que j'exprime ma passion pour lui, la passion qu'il me fait vivre. Tout comme un enfant voit la mer pour la première fois, c'est vertigineux, il pense pouvoir tomber dans son sein, son regard fuyant cherche la fin dans l'infini, il ne sait plus ce qui lui arrive, ses barrières tombent, son regard n'en finit plus de s'étendre, et alors, alors, à ce moment, l'excitation la plus intense arrive sur lui, l'enveloppe d'amour et il sait qu'il va y devenir dépendant. 

Quoique vous puissiez me montrer, sur une planche de théâtre tout sera beaucoup plus réel. La mélodie qui a commencé le jour de ma rencontre avec la mer, le jour où j'en suis sorti pour la voir, le jour où elle a enfanté mon regard sur le monde, le jour où je suis arrivé dans le théâtre de ma vie, ce jour-là a été le jour le plus beau mais le plus cruel. Car en effet, je me suis rendu compte de ce qui m'arrivait, j'ouvrais les yeux sur tout et plein d'innocence gardée jusqu'à présent, plein de naïveté qui ne veut pas partir de moi, j'observe les gens, persuadé qu'ils sont bons au fond d'eux, persuadé que sachant cela, ils vont révélé cette bonté avec moi.  

Quoique je pense, je me suis toujours trompé sur la vie des autres. J'ai toujours pensée qu'ils étaient meilleurs que ce qu'ils veulent nous faire croire. En réalité, ce qu'ils sont en apparence est bien souvent la réalité en l'occurrence. Alors, il se dilue dans leurs mensonges de vie comme le ciel bleu encre perd son intensité quand la lumière du soleil commence à le baigner de sa chaleur, quand la profondeur de sa couleur se disperse dans l'océan de la nuit, qui court toujours échappant toujours à la folle grimpe du soleil. Je ne comprend pas tout cela, mon fonctionnement interne, l'intérieur des gens, je voudrais tout saisir, et c'est à cet instant que le metteur en scène nous vient en aide. 

Quoique je ne comprenne pas toujours ce qu'il me dit, le pourquoi de ce qu'il me dit, je l'écoute, mieux encore, je lui demande des conseils. Un comédien qui chante sa vie ne peut le faire sans quelqu'un pour la critiquer. Le vieux loup connaît la mer et guide le jeune apprenti sur les voies toujours en mouvement de la mer, le metteur en scène connaît le texte du jeu et sait comment l'adapter à ses comédiens. Les mots nous retiennent tous, nous les subissons car nous leur donnons trop de pouvoir, trop d'importance. Alors moi, dans ce théâtre, joignant à deux mains la réalité qui me compose, je ne cesse de parler, je vis pour parler, je vivrais pour parler et faire parler les gens. Peu importe le discours, je veux les toucher, peu importe s'il n'y a de dialogues, si seulement les comédiens viennent parler de poésie, car il est temps de remettre la poésie à sa vraie place sur le piédestal. 

Ceci était une logorrhée contrôlée. 

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